Du chemin de croix
Aujourd'hui j'ai chue non disons parce que c'est trop gracieux que je suis tombée non pire encore je me suis vautrée comme une grosse merde dans les escaliers. Trop occupée à choisir des chansons sur mon ipod ( Johnny Cash), j'ai fait confiance à mes pieds ( vu que des fois je pense comme un pied) et ceux -ci n'ont pas remarqué qu'il y avait encore des marches. Bref, je me suis vautrée au milieu de la bibliothèque (la maison de l'orient) devant tout le monde mais rassurez vous je n'ai pas lâché mon ipod il va très bien , il est indemne en fait. Pas mon pied gauche. Je me suis tordue salement la cheville, ça a fait crak d'ailleurs. Mais rien de cassé, je boite juste avec peu d'élégance d'ailleurs. Ça ressemble assez à un mélange de Quasimodo et de Kevin Spacey dans Usual Suspects ( tout le monde se souvient de la fin j'espère sinon c'est panpan). Mais pour quand même bien finir la journée, j'ai eu une bonne note en thème grec, chose que je croyais impossible à moins d'un miracle.... Là vous me voyez venir.
De pur bonheur, de joie à vrai dire, ma
cheville a cessé d'être douloureuse, d'un coup j'ai senti une chaleur
dans ma cheville. Une illumination s'est produite et j'ai eu la
Connaissance du grec. Je sais toute ma grammaire par coeur.
Eh bien
non, vu que l'agreg ressemble à bien des égards à un chemin de croix,
une passion, un sacrifice, une longue quête de l'absolu, une quête de
la Connaissance des choses, de l'Esprit Sain et du Verbe, on pourrait
croire que nous sommes des espèces de moines/soeurs guerriers. Comme
les résultats sont comme une espèce de résurrection , une assomption
sans les langues de feu, on pourrait croire au miracle tant la réussite
est inattendue. Eh bien non, rien de christique dans la vie de
l'agrégatif. Bien qu'il ressemble à un moine, il est toujours tenté par
l'extérieur. Du coup, on a 3 catégories d'agrégatifs:
1) les
engagés: tout feu, tout flamme, ils ne font que ça, ne mangent que de
l'agrégation, ne parlent que de ça, ne savent plus ce que c'est que le
soleil, le jour ou la nuit, tout est pareil pour eux vu qu'ils sont
toujours en bibliothèque ou chez eux. Le corps n'est que quelque chose
d'inutile qu'il faut nourrir, entretenir, laver, satisfaire rarement (
rhoo des cannellonis en boîte, hum ça change des carottes crues. Le
samedi soir, ils s'accordent d'écouter la radio pour savoir où va le
monde et ça leur fait très peur. Ils parlent peu et que d'agreg. Il est
donc très dur d'établir un contact avec eux. Au bout de trois mois, les
filles peuvent des tresses avec les poils de leurs jambes, les garçons
ont des rouflaquettes tellement longue qu'un yéti a l'air frappé de
calvitie.
2) les tentés: perpétuellement tentés par l'expérieur, à
l'affût de la moindre chose qui peut les faire échapper à l'enfer de
l'agreg ( le paradis pour les premiers). Ils lisent tout sauf les
oeuvres au programme, vont au cinéma pour s'autoflageller après,
glandouillent un après midi pour le regretter toute la semaine. Pour se
punir, ils font tout quand même mais sont tellement crevés qu'à la fin
ils glandent le week end pour recommencer à se flageller la semaine.
Cercle vicieux...
3) les touristes: "_ quoi il y avait un thème à
faire? On a cours demain? Ah bon? je savais pas. _ Ben oui mais t'étais
où? _ Oh j'ai toujours voulu voir la Suisse alors j'y suis allé. Mais
t'as pas l'air en forme toi._ Ben tu sais, avec deux thèmes, les
versions, l'étude des oeuvres et la dépression, j'ai pas trop le temps
de me faire un masque. _Mais tu sais la Suisse, c'est Génial!!_ Ouais
ben quand j'aurais l'agregggrrrrrrrr."